2006年4月4日火曜日

Soir de carnaval / Jules Laforgue



ガス燈ともるパリはばか騒ぎ。大時計が弔鐘のように
一時を打つ。歌え!踊れ!人生は短い、
全て儚いーーーそれに、見あげてごらん、「月」が夢みているよ
「人間」など影も形もなかった時代と変わらぬ冷たさで。

ああ!月並みな生きざまだ!全ては一瞬燦いて、消える、
「真実」や「愛」の錯覚でいつまでもぼくらをたぶらかしながら。
ぼくたちのこの生きざまは続くだろう、地球のほうが
天に向かって炸裂し、痕跡もとどめぬ時が来るまで。

あのような叫び、泣き声、高慢なファンファーレの谺、
「歴史」が語るバビロン、メンフィス、ベナレス、
テーベ、ローマなど、今や花の種を風が運ぶ廃墟の街々の、
谺をいったいどこに呼び覚ましたらいいのだろう?

そしてこのぼく、こののち幾日生きるだろう?
大地に身を投げ、ぼくは叫び、戦くのだ、
いかなる神も救ってはくれぬ薄情な虚無の中で、
永遠に眠りこんでしまった黄金世紀を瞼に浮かべて!

今、穏やかな闇の中で、ここまで聞こえる
響く足音、泥酔した労働者の憂鬱な、常軌はずれの
歌声。祭りからのご帰還に、またどこか
あやしげな場所へとあてずっぽうに足を運ぶのだ。

おお!人生は淋しいな、癒しようもなく淋しすぎる!
人間どもの祭りのたびに、ぼくはすすり泣いた:
« 空しいな、空しいな、何もかも空しすぎるよ!»
ーーーそして考えた:ダビデの灰はどこにいってしまったか?




Paris chahute au gaz. L'horloge comme un glas
Sonne une heure. Chantez! dansez! la vie est brève,
Tout est vain, - et, là-haut, voyez, la Lune rêve
Aussi froide qu'aux temps où l'Homme n'était pas.

Ah! quel destin banal ! Tout miroite et puis passe,
Nous leurrant d'infini par le Vrai, par l'Amour;
Et nous irons ainsi, jusqu'à ce qu'à son tour
La terre crève aux cieux, sans laisser nulle trace.

Où réveiller l'écho de tous ces cris, ces pleurs,
Ces fanfares d'orgueil que l'Histoire nous nomme,
Babylone, Memphis, Bénarès, Thèbes, Rome,
Ruines où le vent sème aujourd'hui des fleurs ?

Et moi, combien de jours me reste-t-il à vivre ?
Et je me jette à terre, et je crie et frémis
Devant les siècles d'or pour jamais endormis
Dans le néant sans cœur dont nul dieu ne délivre!

Et voici que j'entends, dans la paix de la nuit,
Un pas sonore, un chant mélancolique et bête
D'ouvrier ivre-mort qui revient de la fête
Et regagne au hasard quelque ignoble réduit.

Oh! la vie est trop triste, incurablement triste!
Aux fêtes d'ici-bas, j'ai toujours sangloté :
« Vanité, vanité, tout n'est que vanité! »
ーーーPuis je songeais : où sont les cendres du Psalmiste?



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