2006年4月7日金曜日

Veillee d’hiver / Jules Laforgue



みなは眠る。眠れないぼく、「地球」の心臓さ。
空を見ようとカーテンを開ける、
月は大きなひなげしのように赤く、
遠くの屋根は屍衣の襞さながらに白い。

月は大きなひなげしのように赤く……
ぼくはとても薄着の乞食たちの身を案じる
屍衣がまた覆ったあの白い屋根の下で、彼らも
火のぬくもりや暖かな寝床をもたぬのだろう。

とても薄着の哀れな乞食たちよ、
どこにも火のぬくもりや暖かな寝床のない君たち、
果てしないすすり泣きを神に聞かせるでない、
ひとりぼっちで回る土塊の上に、みんないるのさ。

ぼくのように、果てしないすすり泣きをこらえろ……
ああ!ぼくのはもっと大きい。でも黙らせた。
地球は空を飛ぶ、ひとりぼっちの土塊のように……
ーーー今、あの高みで、神は何を夢みているのだろう?


Tout dort. Je ne dors pas, moi, le coeur de la Terre.
Pour regarder au ciel j'ecarte mon rideau,
La lune est rouge ainsi qu'un grand coquelicot,
Au loin les toits sont blancs comme aux plis d'un suaire.

La lune est rouge ainsi qu'un grand coquelicot...
Je songe aux gueux vetus d'un habit tres-sommaire
Et qui, sous ces toits blancs que recouvre un suaire
N'ont pas ainsi que nous bon feu tiede et lit chaud.

O pauvres gueux vetus d'un habit tres-sommaire,
Qui n'avez nulle part bon feu tiede et lit chaud,
Ne criez pas vers Dieu votre eternel sanglot,
Nous sommes sur un bloc qui roule, solitaire.

Ravalez comme moi votre eternel sanglot,...
Ah ! le mien est plus grand ; portant j'ai du le taire.
La terre vole aux cieux comme un bloc solitaire...
ーーー A quoi Dieu reve-t-il, en ce moment, la haut ?





0 件のコメント: